Mon premier Marathon par Géraldine
Courir un marathon ? ça va pas non ? c’est trop long, la prépa est trop exigeante, il faut avoir du
temps et j’ai pas le niveau !
Et puis l’idée fait son chemin et poussée par l’envie de partager cette
aventure avec mes amies, je m’inscris à celui de Salon de Provence. Le deal : on se prépare ensemble
et on le finit toutes !
Début août, la prépa commence, les semaines s’enchainent, les 3 dernières sont les plus difficiles, ras
le bol des sorties longues, des entrainements après le boulot, des levers à 6h30 le samedi, et ras le
bol des tours dans la plaine. Mais le jour J approche, et ma motivation ne faiblit pas. Je vais le finir.
Point barre.
Samedi 12, Salon de Provence, je suis hyper stressée. Pour la première fois depuis que je me suis
lancée ce défi, je doute, j’angoisse, je me dis que je suis complètement cinglée et que c’est bien trop
dur pour moi. La dernière nuit est la pire, quasi sans sommeil et pleine d’angoisse.
Dimanche 13, ligne de départ, maintenant j’y suis, remontée à bloc !! Départ avec la patrouille de
France, des frissons partout ! Je pars tranquille avec Corine et Séverine, les premiers kilomètres dans
la campagne sont agréables, j’ai moins la pêche que sur ma dernière sortie longue mais j’avance
tranquillement. Retour dans Salon de Provence, on retrouve d’autres tortues et le coach, on court
ensemble, toujours tranquille. On rentre dans la base aérienne, je commence à papoter avec le
coach, les filles sont devant.
19 ème km, il commence à faire chaud, je commence à faiblir, ça me donne un sale coup au moral car
sur mes dernières sorties, je faisais 25 km en finissant plutôt en forme. Le coach le sent et me dit qu’il
restera avec moi jusqu’au bout et à partir de ce moment-là, je suis le moindre de ses conseils. Je ne
le remercierais jamais assez pour son aide….
Entre le 20eme et le 25eme, le parcours est plus vallonné, il fait toujours chaud, j’en bave. Mais je
garde la motivation et le sourire ! Au ravito du 25eme, je vois Corine, qui m’attend, inquiète de ne
pas me voir derrière. Ça me rebooste, on continue tous les 3 sur des chemins bien plus agréables que
le bitume de la base. Au 30 ème , Corine part devant, le coach me dit que ma course commence
maintenant ! Il reste 12km….. ok, c’est rien, c’est juste une sortie du dimanche matin, je sais faire ça !
Retour sur la base pour un aller-retour infini…. J’ai des douleurs sur le côté de la cuisse, mais je
continue à courir. A la hauteur des alpha jets, on s’arrête pour un petit photo shooting avec le coach
(un souvenir mémorable !) et on est rejoint par Sonia qui va finir avec nous.
Les derniers kms se font dans la douleur, marcher me fait plus mal que courir alors je cours…. Je suis
en mode automatique, un pied devant l’autre, je me répète en boucle, « tu vas y arriver, tu vas le
faire, tu y es presque » Je pense à mes enfants, à mon mari, ils me portent, ils me poussent, ils
courent avec moi.
Au dernier km, le coach nous dit « maintenant les filles, mettez-vous dans votre bulle, je ne vous
parle plus, finissez votre marathon, ce moment-là, il est à vous » Je mets ma musique à fond, je lâche
tout, les larmes se mettent à couler, mais je cours vers la ligne d’arrivée ! Les gens m’encouragent,
crient, applaudissent, je vois la ligne d’arrivée et là, c’est indescriptible, les gens continuent à
applaudir, et moi je pleure, fière comme si je venais de gagner les JO ! Je franchis la ligne et je tombe
dans les bras de Corine et Séverine.
Bien sûr, les jambes m’ont fait mal pendant 2 jours, quelques ampoules aussi mais finalement la
seule chose que je garderai de cette expérience incroyable, c’est l’immense fierté d’avoir été au bout
de moi-même, d’avoir tenu bon, de n’avoir rien lâché et d’avoir pu partager cette aventure avec mes
amies, le soutien, le partage et cette émotion incroyable à l’arrivée. Ce premier marathon restera
gravé dans ma mémoire très très longtemps !
Je suis marathonienne !
Géraldine