Coursières d'hiver

Il fallait être une tortue courageuse pour se rendre à Saint Martin, alors que la pluie froide redoublait sur Lyon, et aussi sur une bonne partie du trajet pour se rendre aux Coursières d'Hiver. Mais les Dieux du trail en avaient décidé autrement, en poussant les nuages plus bas dans les vallées. Le Ciel ne nous est donc pas tombé sur la tête, et le trail a pu être parcouru dans des conditions hivernales certes, mais somme toutes agréables pour la saison et le lieu. Je laisse à Claude le soin de vous raconter son parcours du 30 km :

Quelle jolie balade que cette Hivernale des Coursières 2019 ! Comme à l'accoutumée, les ATOS nous ont concocté une de leur fameuses décoctions dont la recette fut tenue secrète jusqu’au départ, pour nous aider à oublier les excès de fin d’année. En voici quelques ingrédients, dont l’intime mélange tint parfaitement ses objectifs. A la base, un parcours bien tournicotant ignorant résolument toute facilité de plat pays pour ne privilégier qu’une dominante de descentes bien souples sous la semelle dans la première partie, sans exclure des tombées de poivre, genre petits raidillons comme mise en garde. A noter que les pluies/neige précédentes avaient parfaitement assoupli ces pistes sablonneuses, autorisant même pour des jambes moins ingambes du fait des ans, quelques folies de foulées allongées, au risque de la chute, ce qui fut mon cas mais sans gravité. Pour la seconde partie, changement d’ambiance, on ne rigole plus et les raidards s’enchainèrent à rythme soutenu, pour converger vers ce « signal » de réputation non usurpée, tracé de main de maitre et animé par ces joyeux lurons que je qualifierais de bande à JPM… Sonnante et clochante, cette courte grimpette fut raidissime mais équipée d’une corde salvatrice. Dure pour les mollets mais chaude pour le cœur… Voilà pour le profil.

Dans leur mixture fameuse, les ATOS, toujours bien en cour avec les dieux du ciel, nous ont proposé une météo faisant fi du réchauffement climatique, mais sans excès : malgré les pluies verglaçantes du petit matin, l’atmosphère fut idoine pour cette balade hivernale bien dosée, pour mijoter le tout pendant plus de 4h en ce qui me concerne. Du côté des paysages, je retiendrai la descente sur le barrage de Thurins, comme dans une estampe tracée au cœur des Montagnes Jaunes chinoises des Huang Shan où les bancs de brumes opacifient le ciel en délicates aquarelles. Ainsi, cette passerelle du barrage émergeant à peine de ce lavis mystérieux nous laissait imaginer des trésors de délicatesse quartzique. Quant à l’absence de vue au passage du « signal » noyé dans sa dense chênaie et son tapis de feuilles bien craquantes, elle contribue à son mystère et sa réputation. A noter aussi le bref passage sous la route nationale à l’entrée de Saint Martin, boyau étroit et sombre à souhait pour écouter ses résonnances intérieures, à la presque fin de ce parcours plein de jolies surprises. A nouveau, chapeau les traceurs !

Et pour clore cette analyse forcément superficielle des recettes magiques dégustées lors de cette belle édition 2019, comment ne pas souligner à nouveau cette performance incroyable offerte par les vagues bleues de l’organisation et ses myriades de bénévoles. Ce fut une belle caresse pour notre plus grand bonheur et confort de trotteurs, gâtés par cette bande jamais à court d’efficacité et de gentillesse. A se revoir au printemps, les ami(e)s !

A propos d’amis, si je n’ai entraperçu que quelques « tortues » dans l’obscure cohue du départ, ce fut un vrai plaisir de retrouver une belle brochette de Murois qui avaient parcouru qui le 15, qui le 31 km, massés à l’arrivée pour claquer la bise aux attardés comme votre serviteur. Mention spéciale à notre jeune V3 Dom qui avait bien récupéré de ses bobos de la « Le-Puy Firminy » pour terminer en beauté, me devançant d’une belle poignée de minutes dans un finish étourdissant. Super Dom !

Claude, jeune V4, mais largement distancé par un encore plus ancien de cette noble catégorie, toujours adepte de ces Coursières si bien nommées